lundi 8 décembre 2014

UN ÉCUREUIL DANS LA MAISON

Le jardin s'imbibe de pluie, et j'ai renoncé à y mettre les pieds.
Aussi, le moment est venu de vous parler d'autre chose: je vous avais promis de vous raconter un jour l'histoire d'un écureuil recueilli; la voici donc. 
C'était en 2009, et cela a commencé par une petite chose en poils étalée sur le paillasson devant ma porte. Je pensais que mon chat m'avait apporté une souris, mais en regardant mieux j'ai vu qu'il s'agissait d'un bébé écureuil très très jeune, même pas sevré. Je l'ai aussitôt pris dans mes bras pour lui éviter de se faire manger par le chat, et je l'ai installé dans la maison.
Sortant jeter un coup d’œil dans le jardin pour voir si les parents étaient par là, quelle ne fut pas ma surprise d'entendre de petits cris venant de la haie, et d'en voir sortir un autre bébé écureuil qui, ni une ni deux, se précipite vers moi, me grimpe dessus et ne me lâche plus!
Retour à la maison où il rejoint son probable frère. 
Il y avait un mâle et une femelle. Ils étaient encore peu velus, leur queue ressemblant à une queue de rat, et leurs oreilles dépourvues des jolis toupets caractéristiques des écureuils. Pour les protéger, je les ai installés dans... le panier de transport du chat! Avec quelques chiffons pour leur faire comme un nid où ils seraient au chaud. Et me voilà partie à la boulangerie pour acheter un biberon jouet rempli de bonbons afin de les nourrir.
Ce n'était pas une mince affaire de leur donner le biberon à tous les deux à longueur de journée. Mais ils avaient très bien compris, sortaient de la boîte à chat le temps de téter et y retournaient dormir.
Leur pelage devenait plus fourni et ils commençaient à diversifier leur alimentation.
Ont peu à peu remplacé le lait: amandes, cerises, framboises, noisettes et le gros régal des bébés écureuils: des pignons de pin. 
Après avoir mangé, ils s'endormaient roulés en boule dans mes mains.
Malheureusement, le petit mâle est mort au bout de quelques jours, mais la femelle a grandi sans problème. Elle vivait dans notre salle à manger, qui était devenue la "chambre de l'écureuil", et nous attendait chaque jour pour jouer. Nous l'avons baptisée Pépette. Pas très original ni recherché, mais c'est venu tout seul.
Son jeu favori consistait à nous considérer comme des troncs d'arbres et à courir autour de nous comme une folle, en jouant à cache-cache dans notre dos.
Elle adorait aussi faire "la bagarre" avec nous, se jetant sur nos doigts, et luttant avec eux tandis que nous la faisions rouler (délicatement) dans tous les sens,comme si elle jouait avec un autre écureuil.
Elle ne refusait jamais la nourriture que nous lui proposions, la cachant sous les coussins si elle n'avait plus faim.
Bien sûr, Surcouf n'avait plus accès à la salle à manger et se contentait d'observer Pépette à travers les vitres.
Nous avons peu à peu commencé à la  laisser sortir dans le jardin, sous notre attentive surveillance (c'est un pléonasme? Oui, mais on ne la quittait pas des yeux tellement on avait peur pour elle)
Notre tache de "parents"  a consisté à lui montrer où elle pouvait se pourvoir en framboises et cerises, où elle pouvait trouver de l'eau pour se désaltérer. Elle n'a pas tardé à s'enhardir, et à prolonger de plus en plus ses séjours à l'extérieur, tant et si bien qu'un soir elle n'est pas rentrée.
Fin de l'histoire? Pas tout à fait, car au bout de trois jours d'absence, Patrick a vu un soir un écureuil traverser le potager. A tout hasard, il a appelé: "Pépette!", et Pépette est venue lui grimper sur les épaules et se faire câliner. Après avoir joué un moment avec nous, elle est repartie, et cette fois nous ne l'avons plus revue.
Adieu Pépette! Mais chaque fois que nous voyions un écureuil (et il n'en manquait pas dans notre jardin) nous avions une petite pensée pour elle. Il nous reste des photos, et des vidéos parmi lesquelles celle-ci, où vous pouvez voir de quelle façon elle aimait jouer avec nous.

11 commentaires:

  1. Jolie histoire... Un petit pincement au coeur, malgré le plaisir de la savoir à nouveau libre, votre Pépette! J'ai élevé un oiseau insectivore (pas facile!) à la main, il est ensuite resté au jardin, et s'il ne s'approchait plus pour prendre de la nourriture dans mes mains, il a construit ses nids dans l'arbre au-dessus de la cage protectrice dans laquelle il dormait à l'abri des prédateurs...
    On s'attache beaucoup!
    Bonne semaine.

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    1. oui, Gine, le plaisir de la savoir libre, et surtout d'avoir réussi sa réintégration dans la nature, ce qui n'est jamais gagné. J'ai aussi eu une histoire d'oiseau insectivore, que je raconte ici: http://jardinentreterreetmer.blogspot.fr/2014/03/bienvenue-aux-oiseaux.html
      Toute une aventure également!
      Bonne soirée!

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  2. C'est une très belle histoire! Quel plaisir cela a dû être que d'élever Pépette... Les écureuils sont des animaux vraiment attachants... Je rêve d'en avoir au jardin.!
    Belle semaine à toi !

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    1. Ah! Oui! Un plaisir immense! Quand je regarde la vidéo, il me semble sentir à nouveau son petit corps se faufiler entre mes doigts! Ce sont des animaux adorables.
      Bonne soirée, Greg.

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  3. Quel magnifique conte de Noël !
    Moi, ce sont des chatons que j'ai élevé de la même manière pour les donner ensuite, avec un pincement au coeur car on s'attache à ces petites boules de poils si aimantes.
    Bises

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    1. Oui, n'est-ce pas? C'était bien l'époque pour raconter cette histoire. Les bébés animaux éveillent en nous des sentiments d'affection qui les protègent des mauvaises actions. Et il n'y a pas que chez les humains que ça fonctionne. J'ai vu un reportage sur des animaux d'espèces différentes qui s'étaient pris d'un sentiment d'affection inaliénable, y compris entre prédateurs et prédatés.
      Bisous et bonne soirée

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  4. Quelle magnifique histoire, j'en suis toute émus même si je sais que son retour à na nature est une très bonne chose.
    J'adore les écureuils, je suis persuadée qu'il y en a dans mon jardin (je retrouve des noisettes partout) mais il ou elle est très très discret.
    Bonne journée

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    1. C'est vrai que l'on sait que le jardin est visité par des écureuils lorsqu'on trouve dans les massifs des noix ou des châtaignes alors qu'il n'y a dans le coin ni noyer, ni châtaigner. Bonne soirée.

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  6. Quelle belle histoire, on dirait presque un conte de Noël ! Tes photos et ta vidéo sont super, je n'aurais pas cru qu'un écureuil puisse être si peu farouche. Bravo d'avoir su élever Pépette en lui apprenant l'autonomie ; finalement, c'est un peu comme avec les enfants, on sait qu'on a réussi leur éducation le jour où ils prennent leur indépendance, mais en même temps la séparation est tellement difficile parfois !
    Bisous et bon week-end :)

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    1. Oui!... Enfin.... Je suis contente que nos enfants viennent nous rendre visite plus souvent que des écureuils! Mais c'est vrai que nous avons élevé notre petite écureuille (néologisme) avec en ligne de mire son autonomie. Bisous. Bon dimanche.

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