On y évoque les noms célèbres de Vita Sackville-West, sa propriétaire et conceptrice des jardins, de son époux Harold Nicolson, de son compagnon l'architecte Lutyens. L'ombre tutélaire de Gertrud Jekill plane et Virginia Woolf n'est pas loin...
Dans ce milieu aisé et intellectuel a été conçu le domaine de Sissinghurst.
L'entrée est gardée par une tour impressionnante au sommet de laquelle on peut monter, si on veut bien attendre le feu vert de la dame qui surveille le nombre de personnes présentes en même temps. C'est vrai qu'il vaut mieux éviter les bousculades dans le minuscule et abrupt escalier en colimaçon.
D'en haut, on peut découvrir une vue panoramique des jardins en circulant sur une petite terrasse.
Malheureusement, les photos de l'intérieur sont interdites, et si vous voulez voir la merveilleuse bibliothèque, il vous faudra vous rendre à Sissinghurst.
En revanche, voici les omniprésents séchoirs à houblon. Dans la campagne, on en rencontre sur toutes les routes, la plupart transformés en habitations de charme.
Redescente au niveau jardin; la dame au compteur me décompte et fait entrer de nouveaux visiteurs.
Le premier carré dans lequel je me rends est tout de rose vêtu.
Je trouve qu'il n'y a pas plus joli qu'un mur de briques pour mettre en valeur un rosier, et le beau Rosa Anemonoides qui prend ses aises en est le témoignage.
Le mur offre aussi chaleur et soutien à un figuier. Un peu tôt pour les figues!
La pièce la plus célèbre de Sissinghurst, celle qui a fait une grande partie de sa renommée, c'est le jardin blanc. Le concept de jardin unicolore a fait de nombreux petits, jardin bleu, jardin rose, mais le plus connu et qui a été souvent imité est le blanc. Les tulipes sont encore en fleurs, et déjà les valérianes et les lunaires les rejoignent.
Le vert tendre des matteucias struthiopteris ne dénature pas l'ambiance lumineuse
Feuillages et fleurs sont à l'unisson: stachys et cistes.
Même les centaurées sont blanches et non pas bleues. Mais la pièce maîtresse est sans conteste d'après moi le Pyrus Salicifolia Pendula. Comme j'ai rêvé devant les photos de cet arbre magnifique dans les magazines de jardinage!
J'en ai tellement rêvé que j'en ai installé un chez moi.
Dialogue à la jardinerie:
moi: - Vous n'auriez pas de poirier à feuilles de saule?
la vendeuse (comme en s'excusant) - Si, mais c'est un pleureur.
moi: -Voyons à quoi il ressemble.
Et la petite merveille a atterri dans mon jardin!
La première année, il m'a fait très peur en perdant ses feuilles dès le début de septembre.
La deuxième année, il ne les a perdues qu'au début octobre, et je pense qu'il lui a fallu ce temps pour s'habituer à mon terrain, disons, un peu difficile. Maintenant il se comporte très bien, pousse à petite allure mais régulièrement.
Mais revenons à Sissinghurst.
Les amateurs de greffe ont été ravis par la double haie de tilleuls tous reliés par leurs branches greffées d'un arbre à l'autre.
Tandis que sous les frondaisons des arbres et sur un tapis de fougères une statue en tenue de camouflage a adopté la couleur qui est de mise dans ce tunnel de verdure.
Les petits iris émaillent tous les jardins, et comme c'est ma fleur préférée je me suis lâchée avec mon appareil photo.
Oh! Mais que vois-je le long de cette allée de gazon (interdite d'accès hélas!)? Ne serait-ce pas une glycine blanche?
Une Glycine en effet, Wisteria Venusta, à tomber à genoux!
Un tronc extraordinaire, une puissance impressionnante qui se tord sous l'effet de sa propre force, et qui balance dans l'air doux des grappes lumineuses, blanches et odorantes.
J'aurais pu rester là des heures, à la contempler et la respirer.
Pour moi, après une telle vision, plus rien n'existe, aussi j'arrête là ma visite à Sissinghurst.
Sachez seulement que pour me remettre de cette émotion, j'ai rendu hommage à la pâtisserie anglaise lors d'un arrêt à l'ancienne ville thermale de Tunbridge Welles.
La suite au prochain épisode!
Wouaouw ! Rien d'autre ne me vient au clavier tant ce jardin semble extraordinaire...
RépondreSupprimer(Zut: encore écrit ma réponse comme un commentaire!) C'est un jardin merveilleux, où on peut passer et repasser dans les "chambres" et continuer à trouver des choses qu'on n'avait pas vues la fois d'avant. Un seul regret: avoir été là trop tôt pour la nombreuse collection de rosiers anciens.
SupprimerC'est un jardin merveilleux, où on peut passer et repasser dans les "chambres" et continuer à trouver des choses qu'on n'avait pas vues la fois d'avant. Un seul regret: avoir été là trop tôt pour la nombreuse collection de rosiers anciens.
RépondreSupprimerJe me souviens Michèle avoir ressentie beaucoup d'émotion moi aussi ce jour là. Tu nous parles si bien de Sissinghurst qu'on voudrait que ton post ne s'arrête pas !
RépondreSupprimerJ'y reviendrais bien...
Oh oui! Que c'était beau! On se dit que forcément on a loupé des choses tellement il y a de jolies scènes à admirer.
SupprimerNe manque pas mon prochain article, Florence, il y aura quelque chose pour toi.