dimanche 11 mai 2014

PAS QUE DES COPAINS AU JARDIN

Eh oui! On a beau aimer la vie qui grouille dans le jardin, ou qui le traverse plus ou moins régulièrement, il y a parfois des habitants pudiquement appelés "indésirables", même si pour ma part je préfère dire: "un peu gênants".
En premier lieu, celles que tout le monde rencontre et affuble parfois de surnoms ("les baveuses!"), montrant par là leur présence importante. Quelle tristesse de découvrir, pendouillant tristement, une tige d'iris dont on attendait la floraison imminente! Quel énervement devant un plant de potimarron tout nouvellement mis en terre et irrémédiablement scié à sa base! Quel agacement devant les pensées dévorées en bouton, et dont on a du mal à voir la couleur tout au long de la saison! Même les granulés de ferramol n'arrivent pas toujours à juguler l'invasion.
J'en viens ainsi à d'autres habitants pourtant mignons et adorables, mais qui posent certains petits problèmes: les moineaux. Oui, car je les ai vus picorer avec gourmandise les granulés d'antilimace dans les pots d'hostas! Je sais bien que ces granulés sont censés être sans danger pour eux, mais quand même... Je trouve qu'il faut être particulièrement affamé, ou alors un peu crétin, pour se jeter dessus comme ils le font. 
Et ces petits parasites ne s'en tiennent pas là. Ils squattent les nids d'hirondelles de fenêtres. Aujourd'hui la bataille est en cours et on ne peut pas dire encore qui va la gagner. Nous ne nous en mêlons pas, car c'est chaque année le même problème et nous supposons que les hirondelles sauront gérer cela, mais les moineaux ont beau être mignons, nous sommes un peu inquiets pour les gracieuses hirondelles de fenêtre. De plus, ces gros balourds ne sont pas soigneux et brisent les nids.

Autre petit souci, mais provoqué par de plus grands animaux: les dégâts causés par les chevreuils.
Cela commence avec les troncs de jeunes arbres sur lesquels ils frottent leurs bois, causant des blessures importantes à l'écorce. Ils ont ainsi abîmé un noyer auquel je tiens beaucoup car il nous a été offert par un ami producteur de noix de Grenoble (bio s'il vous plaît). Lorsqu'il nous rend visite, il ne manque pas d'apporter des noix, ou de l'huile de noix, ou du vin de noix, ou du pain aux noix, quand ce n'est pas tout cela à la fois, plus un jour un noyer. 
Ils ont aussi égratigné et ébranché mon mystérieux "arbre ricin". (Saurai-je un jour quel arbre se cache derrière cette dénomination?)

Lorsqu'ils ne se frottent pas à l'écorce, ils la mangent en en retirant de longs lambeaux, et bien sûr l'arbre n'apprécie pas non plus. Je compte au rang des victimes de cette pratique un bouleau écorcé sur les 3/4 du périmètre du tronc; un sorbier des oiseleurs, cadeau d'un ami lui aussi, qui a dû subir un recépage sévère, plus un ou deux arbrisseaux de haie, fusain d'Europe ou viorne obier qui s'en sont bien remis tout seuls.
Le plus énervant, c'est quand même leur goût prononcé pour les boutons de roses. Mon "Jacques Cartier" a ainsi dû être mis en cage, car les assauts répétés des chevreuils menaçaient sa survie. J'espère avoir les premières fleurs en juillet seulement après ce broutage intensif.
Ah! J'ai l'air de ne trouver que des reproches à faire à toute cette faune, mais en réalité je suis ravie de constater que le jardin est peuplé de "non-humains" qui se le sont approprié, car pour moi un jardin aussi élaboré, aussi planté de végétaux soigneusement choisis, aussi réfléchi dans l'harmonie des formes et des couleurs soit-il reste pour toujours un morceau de nature, et la faune sauvage y a sa place autant que le jardinier.
Même les limaces?
Oui, même les limaces, sinon, je n'aurais pas l'occasion de faire une aussi jolie rencontre que celle-ci les soirs d'été: