vendredi 27 février 2015

DEBOURREMENT

Youh-ouh! Aujourd'hui, c'était le printemps!
Vite, vite! On part au jardin, avec la brouette, la pelle, direction le tas de compost pour distribuer la bonne nourriture à mes petites chéries, 
et l'appareil photo à la main pour saisir la grâce et la fragilité, mais aussi la luminosité du débourrement des arbustes.
C'est encore un peu timide, mais ça fait tellement plaisir!
Les jeunes pousses du rosier rugosa "Dame Blanche" sont illuminées par la lumière qui les traverse.
Noires et brillantes, les feuilles sortant des bourgeons du sorbier "Black Lace" montrent déjà leur caractère finement lacinié.
Tandis que l'amélanchier dévoile au contraire sa douceur duveteuse



Duveteuse également, la clématite dont les bourgeons, déjà gonflés au mois de décembre, laissent enfin s'échapper les feuilles vertes infusées de rouge et veinées de jaune. Explosion de couleurs réservée à ceux qui regardent de près.

L'acer tataricum ginnala commence le déploiement de ses feuilles dans un fin brouillard jaune. C'est un arbuste que j'adore pour cette vision qu'il offre au printemps et pour ses couleurs orangées à l'automne, accompagnées de fruits ailés beiges.
Chez le chèvrefeuille, c'est du mauve qui se mêle au vert.
Le cornouiller mâle révèle ses petits bouquets de fleurettes jaune  vif. C'est un arbuste très mignon, et ses branches peuvent être mises en vase pour faire épanouir les boutons à l'intérieur de la maison.  

 Le cornus "Eddie's White Wonder" m'a un peu fait peur cet automne, lorsque la douceur la amené à développer ses boutons floraux. J'avais redouté le passage de quelques nuits aux températures négatives durant l'hiver. Apparemment, pas de problème: les boutons sont jolis et continuent de grossir. 

Cette bonne journée au jardin me permet de voir arriver avec sérénité celle de demain, qui est annoncée très pluvieuse. Pas de bêche, ni de sécateur, ni de photos au soleil.
Ce sera bouquins et mots croisés. Super! De quoi soigner les courbatures engendrées par ce premier jour de jardinage non-stop!



mardi 24 février 2015

DES EUPHORBES AU JARDIN

J'avais souvent eu l'occasion de les admirer dans les magazines, mais j'ai mis longtemps avant de les adopter chez moi.
Les euphorbes, avec leur aspect exotique , voire un peu intrigant, me paraissaient des plantes un peu compliquées à installer. La plupart redoutent les excès d'humidité, mais ils s'en trouvent qui les apprécient. Comment s'y retrouver, savoir les différencier?
En fait, ce n'est pas si compliqué que cela, d'autant qu'elles veulent bien s'adapter et sont plus accommodantes qu'on pourrait le supposer.
Les très belles "Euphorbia Characias" offrent de nombreuses variétés aux couleurs splendides, et n'aiment pas trop avoir les pieds dans l'eau. La plus lumineuse chez moi est la "Tasmanian Tiger". 

Elle a mal poussé, mais sans mourir pour autant, dans la partie de mon terrain la plus inondée en hiver. Et quand je dis "la plus inondée", je parle vraiment d'un marécage. Mais devant la maison, elle se porte à merveille, grandit, fleurit, s'étale. Pourtant, là aussi, la terre est détrempée et de grosses mares se forment aux pieds des plantes, mais l'eau arrive à s'évacuer entre deux pluies, et cela semble lui suffire.

Dans le "backyard" très inondé, j'ai veillé, avertie par le rachitisme de ma première "Tasmanian Tiger" à planter les autres euphorbes sur une légère butte formée de terre de jardin (très argileuse) mêlée à du terreau et à du sable. Avec cette précaution, les euphorbes semblent tout à fait dans leur élément et forment à toute allure de belles touffes.
Deux autres de la famille des Characias, plantées depuis 1 an et demi, ont déjà une belle présence.
 L'euphorbe "Ascot Rainbow" a 1 an et des couleurs superbes. C'est un des principaux intérêts des euphorbes de colorer le jardin en toutes saisons grâce à leur feuillage persistant.
L'euphorbe "Chameleon" forme un beau dôme de couleur pourpre si on prend la peine de la tailler pour lui conserver un port trapu.
Une autre belle est arrivée toute seule dans le jardin. C'est la très commune euphorbe des bois, qui se ressème abondamment et pourrait même devenir envahissante. Si on lui laisse le temps de se développer, on obtiendra une plante de grande dimension, belle durant des mois et des mois, grâce à ses tiges rouges, ses feuilles vertes, puis ses fleurs jaunes qui durent longtemps et fanent joliment en gardant une couleur beige orangé.
 La seule qui ait vraiment besoin d'un sol sec et pousse d'ailleurs comme du chiendent dans le gravier, c'est l'euphorbe myrsinite, ou euphorbe de Corse. Elle s'étale comme un bon couvre-sol qu'elle est, avec un feuillage bleu réveillé au printemps par des fleurs jaune acide. Sa fanaison est malheureusement (à mon avis) un peu tristounette, mais ça ne l'empêche pas d'avoir une belle place dans mon jardin.
Cette nouvelle venue dont j'ignore le nom (acquise lors d'un échange entre jardiniers) promet déjà une belle floraison et ne tardera pas à prendre de l'ampleur.
Un aspect très sympa des euphorbes,c'est leur capacité à détecter le rallongement des jours. A peine la bascule est-elle faite, à Noël, que le bourgeon terminal enfle et s'allonge, promettant un gros bouquet de fleurs.
Bouquet de fleurs qu'on ne manquera pas d'admirer de près, les vraies fleurs étant au cœur de bractées vertes.
Leur reproduction n'est paraît-il pas compliquée. Je dis "paraît-il", car je n'ai essayé pour le moment qu'avec "Chameleon". On prélève des tiges nouvelles au printemps, et on les bouture dans un mélange très léger de terreau et de sable.  Mes essais ont eu une réussite de 50 pour cent, ce qui n'est pas si mal, je trouve.
Je vais tenter d'autres boutures sur Tasmanian Tiger et Ascot Rainbow ce printemps.

ATENTION!  L'euphorbe sécrète un latex très toxique et irritant. Portez des gants pour les manipuler, voire des manches longues si vous intervenez au cœur de la touffe, et ne portez jamais les mains au visage, ni a fortiori aux yeux, avant de vous les être lavées.
Moyennant ces précautions, vous n'aurez qu'à vous féliciter d'avoir des euphorbes au jardin!







jeudi 12 février 2015

LA FAMILLE S'AGRANDIT

Moi, Surcouf, j'étais le roi de ce jardin.
Caché dans le feuillage, je voyais sans être vu
J'assurais la surveillance de mon domaine,
... ou je faisais la sieste avec ma Michèle. Admirez avec quelle magnanimité  je lui laissais une grande place sur le bain de soleil.
Au cours de mes rondes, j'avais mes habitudes pour me désaltérer. Au bord de la mare, je me prenais pour un grand fauve s'abreuvant au marigot.



Mais un jour de juillet, l'été dernier, une FILLE a fait intrusion dans MON jardin!
Oh! Au début elle a bien trompé tout le monde avec sa timidité et sa jolie frimousse.

Mais elle s'est si bien insinuée dans notre vie et dans notre maison qu'elle a fini par avoir au bout de six mois (quelle ténacité!) ses entrées dans la véranda, et un jour on l'a retrouvée prête à accéder aux chambres.
Ce jour-là, j'ai compris que je devrais dorénavant composer avec elle.

Lorsque je fais le tour du jardin avec Patrick et Michèle, elle nous suit. C'est un vrai pot de colle.

J'aime bien adopter une position dominante pour surveiller le territoire qui M'APPARTIENT. Et cette vilaine copieuse fait tout comme moi.
 Je dois reconnaître que Michèle et Patrick ont bien cherché à la placer auprès d'amis, mais comme il fallait s'y attendre, personne n'en a voulu. Il paraît donc qu'ils l'ont définitivement adoptée au mois de janvier.
Ils lui ont même trouvé un nom.

Elle s'appelle CHARLIE.

lundi 9 février 2015

LA (TOUTE PETITE) FAUNE DU JARDIN

Où se cache-t-elle en ce moment, la faune minuscule de nos jardins?
Elle dort sous la terre,sous les écorces, dans la vase au fond de l'eau, et dans mille endroits insoupçonnables, attendant des jours meilleurs pour réapparaître.
Bientôt nous la verrons à nouveau se promener ou se poser sur ses six pattes. Oui, ce sont les insectes qui sont à l'honneur aujourd'hui. J'ai eu tout loisir de les admirer l'été dernier, et de noter leur variété affolante pour l'ignorante que je suis. Mais ce que je sais, c'est que dans un jardin sans pesticide ils surgissent venus d'on ne sait où et font la joie des observateurs au regard un tant soit peu aiguisé et au caractère un minimum patient.
A tout seigneur, tout honneur: les abeilles sont toujours les bienvenues, auréolées de leur réputation de pollinisatrices et de faiseuses de miel. Mais n'oublions pas leurs comparses , les bourdons, dont le rôle est aussi important.
Grâce à eux, il y aura des pommes cette année.
 C'est l'occasion de recenser les plantes qui les attirent au jardin:
Romarin 
  Echium
 Centaurée
 Ils vont se perdre dans les les fleurs d'artichauts qui semblent les rendre ivres 
 Les ...?  Une astéracée, en tout cas. (j'attends vos suggestions d'identification)
 l"anaphalis margaritacea
 Presque hors concours, les persicaires bourdonnent toute la journée.
 Mais la place de premier est chaudement disputée par les bruyères,
  les sedums, 
 et les asters.
Cette abeille a rencontré sur son chemin une araignée qui a bien le droit de vivre, elle aussi, et ça s'est mal terminé.
 Les papillons répondent présent à l'appel, bien sûr, telle l'écaille martre,
 une piéride,
 le joli paon du jour.
Au bord de la mare, les libellules font une ronde incessante bien difficile à photographier.
L'automne les pousse à préparer leur descendance, et on peut observer les couples qui pondent inlassablement.
Parfois les mouches se déguisent en guêpe. Ce sont des syrphes (ici probablement episyrphus balteatus, mais je ne mettrais pas ma tête à couper!)
Le gros xylocope Violet, qui est une abeille solitaire, ne passe pas inaperçu.


Depuis trois jours, le soleil nous apporte une douce chaleur. Si ça leur fait le même effet qu'à moi, ces petites bêtes ne vont pas tarder à pointer le bout de leur... nez (?)

Bonne journée au jardin!